A l'occasion du retour de l'Elektric Park, nous avons eu la chance d'échanger avec Basstrick. Entre sa vision de la bass house et ses souvenirs avec DJ Snake et son projet Contrebande avec Asdek et Habstrakt, le tourangeau revient sur les derniers mois qui ont été difficiles en tant qu'artiste.
Salut Romain !
Basstrick : Salut French Crowd !
Comment s'est passé ton set ?
Basstrick : Franchement c'était incroyable, le public était fou et a suivi tout ce que j'ai pu jouer. Pour une première à Paris, après autant de temps, c'est vraiment tout ce que j'espérais, c'était parfait, merci encore !
Qu'est-ce que ça fait de retrouver la scène après le COVID ?
Basstrick : C'est quelque chose totalement indescriptible car écouter de la musique chez soi c'est sympa, mais l'écouter sur un gros système son c'est encore mieux et pouvoir écouter du son et le partager avec des gens c'est vraiment incroyable. Forcément avec la reprise il y a du stress avant de monter sur scène mais après c'est que du kiff et ça m'avait manqué.
Comment s'est passé ton confinement ? Est-ce que ça a eu des impacts sur ta façon de travailler ?
Basstrick : Avec la situation j'ai été bloqué pendant 1 an et demi et j'ai passé énormément de temps en studio, je n'avais que ça à faire. J'en ai profité pour essayer de parfaire ma signature sonore dans les détails et de prendre un peu plus de risques, à l'heure actuelle ça a payé j'ai pu jouer plein d'IDs aujourd'hui !
Cette année on a eu le retour de la mythique Blue stage, la scène bass music de l'EPK. Qu'est-ce que tu penses de ce retour, et du fait que la bass musique en France marche vraiment bien en ce moment ?
Basstrick : Vu que ça fait longtemps qu'il n'y a pas eu d'événements en France je pense qu'ils ont voulu penser à tout le monde en remettant la scène bass. Dans tous les cas, la bass music c'est quelque chose qui est présent en France, que ce soit à travers le dubstep, la bass house ou la DnB. Aujourd'hui on a eu la preuve que les gens sont là et qu'ils ont kiffé, la bass music existe en France et elle est là pour rester pendant quelques temps encore.
On sait que tu es assez proche d'Habstrakt et Asdek. Vous avez monté ensemble le projet contrebande. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus sur ce projet ?
Basstrick : A la base contrebande c'est le collectif avec Habstrakt, Asdek et moi. Au début du confinement on ne pouvait plus proposer de musique ou de shows à notre public et on s'est demandé ce qu'on pourrait leur proposer, tout en restant chez nous. Plutôt que de faire chacun un Twitch individuel, vu que nous sommes tous les 3 proches et que nous avons les mêmes centres d'intérêts, on a souhaité faire kiffer les gens ensemble, que ce soit sur la musique mais aussi sur d'autres sujets comme la mode ou la technologie par exemple. C'est comme ça que le projet a pris forme, on essaye de créer une communauté et ils sont présents ça fait plaisir ! On a encore vu des tee-shirts contrebande tout à l'heure.
Tous les 3 on a aussi pu faire un set Contrebande pour Broderskab l'année dernière et les gens ont kiffé, c'est quelque chose qu'on aimerait bien refaire prochainement mais pour l'instant c'est pas encore prévu donc je ne veux pas spoiler.
Tu viens de la ville de Tours, est-ce que c'est plus difficile de percer dans la musique quand on habite en province qu'à Paris ?
Basstrick : Je n'ai jamais habité à Paris donc c'est compliqué d'avoir la réponse puisque je ne peux pas comparer les deux situations. C'est peut-être plus simple pour quelqu'un qui habite à Paris mais je me dis que si un mec de Tours se chauffe et se bouge il peut aller plus loin que quelqu'un qui habite à Paris mais qui n’en fout pas une. Je pense que ça dépend surtout de ce que tu as dans la tête et jusqu’où tu veux aller. Après si on parle des États-Unis il y a des problèmes liés aux frontières, au passeport et là en effet il y a une véritable différence.
Mais quand il s'agit de la France, ça ne change pas grand-chose, on peut se déplacer facilement au final, puis maintenant pour jouer on doit passer par des bookings et donc prévoir un show la veille pour le lendemain, c'est compliqué. Maintenant en tant qu'artiste on a la chance d'avoir les réseaux sociaux qui cassent un peu les frontières.
Quel est l'artiste avec lequel tu aimerais collaborer ?
Basstrick : Sans hésitation Skrillex. Ça fait depuis 2010 que j'écoute ce qu'il fait, il a eu une évolution incroyable et j'adore vraiment ce qu'il fait, que ce soit mainstream ou underground. Sa polyvalence prouve qu'il est bon, que ce qu'il fait ça sonne. À chaque fois qu'il sort un son il y a toujours des réactions derrière, il y a quelque chose qui se passe et sa musique me parle vraiment.
Quelle est ta meilleure anecdote en tant qu'artiste ?
Basstrick : Ma meilleure anecdote c'est lors de la première partie de DJ Snake, quand je suis arrivé il est resté pendant les 10 premières minutes de mon set derrière moi et a un moment j'ai décidé de lui passer le micro au culot et je lui dis "Vas-y fait le truc" et ça pour moi ça n'a pas de prix. Encore une fois merci DJ Snake tu régales et ça motive à fond !
Pour la fin, on t'a entendu balancer un ID DnB à la fin de ton set, quel est le missile que tu adores jouer dans tes sets ?
Basstrick : Moi je dirais Destructo - 4 Real, le remix de Joyryde. La version que je passe en live c'est un édit de Adam (Habstrakt), il me l'a envoyé et l'énergie du son est folle. Dès que tu la joues sur scène c'est incroyable, je la joue dans tous les sets et je la jouerai à vie je pense.
Si vous aimez la bass house, nous vous recommandons d'écouter les deux dernières releases de Basstrick aux sonorités entraînantes qui sauront vous faire bouger :
Crédit photo de couverture : Limepic